mercredi 30 janvier 2008

DECLARATION DES BAVIRA A LA CONFERENCE SUR LA PAIX, LA SECURITE ET LE DEVELOPPEMENT DANS LES PROVINCES DU NORD-KIVU ET DU SUD-KIVU A GOMA DU 06 AU 21 JANVIER 2008

I. INTRODUCTION

La Communauté des BAVIRA a salué l’initiative prise par son Excellence le Chef de l’Etat, le Président Joseph KABILA KABANGE, afin de mettre autour d’une même table les fils et filles de deux provinces à savoir le Nord Kivu et le Sud-Kivu afin de trouver eux-mêmes des solutions aux crises et problèmes qui les préoccupent dans le but de promouvoir la Paix, la Sécurité et le Développement dans cette partie du Pays.

Nul n’est besoin de rappeler les différentes crises et les différents conflits armés qui ont secoué cette partie du pays dont les conséquences n’ont pas manqué de détruire les infrastructures socio-économiques et ont endeuillé plusieurs milieux des familles ;

La Collectivité Chefferie des Bavira faisant partie du Territoire d’Uvira, Province du Sud-Kivu, se trouvant à l’Est de la RD Congo, n’a pas été épargné de ces affres de la guerre.
Cette Chefferie est limitée ;
- au Nord par la Chefferie sœur des Bafuliiru par la rivière Kawizi et par la Chefferie plaine de la Ruzizi par la route qui mène vers Bujumbura ;
- au Sud par la Collectivité Secteur de Tanganika par la rivière Kambekulu
- à l’Ouest par le Territoire de Mwenga en passant par les moyens et hauts plateux de la chaîne de Mitumba via la rivière Musonjo ;
- à l’Est par la République du Burundi grâce au lac Tanganyika.

La Chefferie des Bavira abrite le port de Kalundu qui offre à notre pays une importance économique capitale sur les plans local, national et international grâce à sa situation géographique qui le met en relation avec trois pays voisins dont le Burundi, la Tanzanie et la Zambie.
Elle est composée de sept (7) groupements : KABINDULA, KAMBA MAKOBOLA, KALUNGWE, BIJOMBO, KIJAGA, KATALA et KITUNDU.

Le peuple MUVIRA, d’où est venu le nom d’Uvira, de nature hospitalière et paisible, depuis son histoire, a accueilli et ne cesse d’accueillir ses frères et sœurs d’autres communautés et avec qui il a vécu et vit ensemble, mais aujourd’hui le peuple MUVIRA se trouve, à cause de son caractère ci-dessus décrit, être victime des plusieurs actes ignobles dont les causes sont de loin ou de près orchestrées par ses voisins.

Cependant, il est fort regrettable que certains congolais animés de mauvaise foi, au lieu de revenir à la raison dans le but de reconstruire ensemble notre pays, ne cessent de semer de troubler et emprunter la voie des armes dans le but de faire encore couler beaucoup de sang.


La chefferie vira a accueilli vers la fin de 1929 les représentants de quatorze familles des immigrés tutsi installés en 1924 à Mulenge par la royauté fuliru venus solliciter des terres pouvant leur servir de pâturage.

Les archives de l’état civil du Territoire d’Uvira et de la Chefferie des Bavira et de partout ailleurs attestent qu’ils sont des immigrés tutsi en provenance du Rwanda et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés avait, à cette époque, demandé à l’Administration locale et nationale le statut des réfugiés à leur faveur.
A titre illustratif, nombreux de leurs enfants ont étudié tant au primaire, secondaire qu’au supérieur et universitaire avec la bourse d’études de cette agence Onusienne, nous citons ici le HCR.

Grâce à certains Décisions rendues par le pouvoir coutumier de l’époque, certains membres de la communauté Tutsi occuperont des postes importants au niveau de la Chefferie et même au niveau national : cas de MUSHISHI et MUHINDANYI qui seront désignés par le Mwami des Bavira KABALE Martin LWEGELEZA II DA pour exercer les fonctions de chef de deux localités à Bijombo dans le Groupement de Kalungwe.

A cela s’ajoute le cas de GISARO MUHOZA qui sera élu en 1977 député national de la circonscription électorale d’Uvira et RWAKABUBA SHINGA qui sera élu massivement par la population de notre territoire comme Commissaire Politique de notre province (Kivu).

En 1995, certains leaders tutsis de notre territoire vont retourner vers leur pays d’origine le Rwanda en remettant leurs cartes d’identité auprès de l’Administration d’Uvira et vont proclamer tout haut, nous citons :
« l’ heure est arrivée pour les descendants d’Israël en Territoire d’Uvira à se libérer du joug de pharaon de cette contrée pour regagner leur terre », fin de citation.
Telle a été la déclaration de Mr KAJONGA du clan Bega et ancien chef de localité Muranvya.

La RD.Congo, grâce aux élections libres, transparentes et démocratiques, vient de se doter des institutions démocratiques qui redonnent à notre nation une autre image et un espoir pour tout le monde.

Pour le moment, l’heure a sonné pour faire la paix qui ne peut se réaliser que lorsque la sécurité est garantie, les droits de l’Homme respectés afin de réaliser le développement durable.
Un adage vira enseigne : « Ugaloza ku kïra, asibishi mufumu bulwâzi », ce qui veut dire en français : « Celui qui veut guérir ne cache pas sa maladie au médecin ».

Le MUVIRA s’inscrit dans cette logique, voilà le pourquoi de sa présence dans cette salle de conférence pour répondre à l’invitation lancée par le Chef de l’Etat et les organisateurs de ces assises et contribuer tant soit peu à la matérialisation de ses objectifs.

Le temps pour faire la guerre est révolu, dit-on !

La paix, la sécurité et le développement recommandent un certain nombre d’exigences pour sa mise en œuvre. Il s’agit entre autre d’un dialogue sincère où les gens doivent se dire la vérité en se regardant dans les yeux pour consolider la Paix, la réconciliation, le pardon intercommunautaire.
Pour se faire, les assises de cette Conférence ne peuvent aboutir que si les membres de communautés du Nord et Sud-Kivu d’une part et les institutions de la République d’autre part, et sans oublier la communauté internationale et les pays voisins sont déterminés à amener cette PAIX.

Mais devant le défi de la paix, la sécurité et le développement à ce jour, thèmes majeurs de cette conférence, le peuple MUVIRA tend contribuer avec les autres communautés en dégageant ainsi les causes, les solutions et les acteurs qui doivent être impliqués dans cette dynamique.

I. PAR RAPPORT A LA PAIX
A. LES CAUSES

Les Bavira constatent que la paix dans leur chefferie est hypothèquée par :

1) Confusion des limites entre la Chefferie des Bavira et la Cité d’Uvira.
2) La transplantation des conflits ethniques entre Hutu et Tutsi du Rwanda et burundais en RDCongo et en particulier dans leur collectivité ;
3) L’esprit hégémonique et expansionniste de certains Tutsi congolais vivant dans leur territoire vis-à-vis du peuple autochtone;
4) La tentative d’un nouveau découpage du Territoire d’Uvira soit 80 % concerne la Collectivité des Bavira à savoir les groupements de Bijombo, de Kalungwe, Katala, makobola, Kabindula, etc… ;
5) L’usage de double nationalité des tutsi d’expression rwandaise vivant en RDCongo et la non coupure du cordon ombilical avec les intérêts de Tutsi du Rwanda et/ou du Burundi au détriment des autres congolais vivant dans le Territoire d’Uvira ;
6) Recrudescence d’un climat de confiance et de suspicion entre le Tutsi congolais, les barundi et les autres communautés suite à la psychose de la guerre ;
7) La solidarité négative et l’instrumentalisatio n de la communauté tutsi face à un problème national et d’intérêt commun ;

8) Les intentions démesurées par certains leaders politique Tutsi qui manipulent les autres pour accéder au pouvoir et /ou aux différents postes par de voies non démocratiques (dont la force) par rapport aux autres communautés;
9) La disparition et l’assassinat du feu Mwami LENGHE III RUGAZA KABALE orchestrée par les commanditaires de la guerre de 1996
10) La tendance du détachement du Groupement de Bijombo vis-à-vis du pouvoir du Chef-lieu de la Chefferie des Bavira au profits des Tutsis Banyamulenge.
11) Les rumeurs permanentes des crises au cas où les revendications des tutsis auprès du pouvoir ne seraient pas satisfaites.
12) La présence de plusieurs fractions tutsies A titre illustratif, nous observons le groupe fidèle à MASUNZU et un autre fidèle à BISOGO et compagnie.
13) Le refus des tutsis congolais de s’intégrer dans la vie socioculturelle des autochtones ;

B. PISTE DES SOLUTIONS

Face aux problèmes ci-dessus invoqués, les Bavira préconisent :
- Détermination avec précision des limités entre la chefferie vira et la cité d’Uvira
- Que le Gouvernement renforce le pouvoir des Mwami dans la gestion des chefferies
- Que chaque tribu ou communauté vivant avec le Muvira respecte et reconnaisse son existence et sa place dans l’histoire dans l’histoire de ce pays
- Que la communauté Tutsi vivant en Territoire d’Uvira en général et en particulier dans la Collectivité chefferie des Bavira cesse de s’ingérer dans les conflits tribalo-ethniques des Rwandais et burundais et puisse se désolidariser des anipulateurs Hutu et Tutsi non congolais pour les intérêts supérieurs de la nation en généra et de la Collectivité Chefferie des Bavira en particulier;
- Que les membres de la communauté Tutsi vivant en RD Congo puissent sensibiliser leurs enfants perdus et les ramener à la raison aux fins de se désolidariser des manipulateurs
- Que les Tutsi à leur tour puissent se comporter comme toute autre personne se trouvant sur le sol congolais et doivent respecter les lois et la constitution du pays, et de ce fait doivent cesser d’utiliser les armes pour conquérir le pouvoir ;
- Que le Gouvernement puisse organiser un recensement de la population pour mieux identifier les ethnies et tribus ayant vécu en RDCongo avant le 30 juin 1960;
- Que toutes les communautés vivant dans le territoire d’Uvira et dans la Collectivité chefferie des Bavira puissent respecter les anciennes limites légalement déterminées par les textes légaux délimitant ainsi les entités administratives et coutumières ;
- Que les Tutsi cessent de falsifier l’histoire et sont tenus d’emboîter les voies démocratiques indiquées pour toute conquête du pouvoir, et accepter la décision prise par l’autorité compétente ;
- Que les séances de sensibilisation soient organisées dans chaque communauté pour promouvoir la paix et la sécurité qu’au regard de ce qui s’est passé les communautés puissent se demander mutuellement un pardon sincère après justice et réparation et puissent s’engager à ne pas recourir à la guerre comme solution aux problèmes ;
- Que l’histoire de la chefferie vira soit restaurée avec fidélité et objectivité ;
- Que les ossements de notre feu Mwami LENGHE III RUGAZA KABALE soient déterrés en Territoire de Fizi et enterrés avec honneur dans son fief avec l’appui du Gouvernement Central ;
- Que les monuments soient érigés à Makobola I, Kabindula, Kakungwe, Ruzozi, Kitundu et Kirungu en mémoire des frères et sœurs assassinés ;
- Que toutes les revendications ne s’écartent pas des lois et de la Constitution de la RD Congo (Cas du territoire de Minembwe).
- Que le Gouvernement persuade les insurgés à aller au brassage ou à se démobiliser ;
- Que les tutsis congolais s’adaptent au brassage socioculturel avec les autres communautés

Bref, la Chefferie des Bavira a connu une très longue période de violences qui lui ont coûté plusieurs dégâts sur le plan matériel, humain, moral, économique…
Sans parler des causes profondes déjà exprimées par les autres, et de manière plus simple, nous peuple vira, nous demandons et recommandons :
- Que toute personne ou groupe de personnes ou institution impliquée dans nos malheurs, prenne courage et reconnaisse sa culpabilité devant notre société et demande pardon de manière officiel ;
- Que la justice soit faite pour les massacres de Makobola, Kitundu ; Kakungwe, Kirungu, Kashambi, Kanyabululu, Ruzozi et l’indemnisation équitable aux familles des victimes de manière individuelle et collective.
- Que les communautés en conflits évitent des accusations gratuites et privilégient la résolution pacifique pour tout différend en vue de bâtir une société capable de pardonner pour le développement du pays.

II. PAR RAPPORT A LA SECURITE,

A. CAUSES
1) La présence des insurgés Tutsi et de des autres groupes armés dans les hauts et moyens plateaux et leur refus d’aller au brassage dans le Territoire et la collectivité chefferie des Bavira, notamment à Chanzovu, Kagogo, Kasanga, Rubibi, Kanono, Bijombo, ect… ;
2) Le refus de certains groupes et bandes armés d’aller au brassage
3) Le manque d’une unité de commandement et de contrôle, à quelques exceptions près, entre les brigades militaires se trouvant sur terrain dont certaines ne cessent d’obéir toujours à leurs anciennes composantes en dépit du brassage ;
4) Mauvaises conditions socio-économiques et traitement des militaires et policiers se trouvant à Uvira ;
5) Les infiltrations, et les entrées irrégulières des étrangers et leurs séjours sur le sol congolais ; cela se traduit par la perméabilité des postes frontalières et frontières ;
6) L’impunité et manque du rapprochement de la justice aux justiciables ;
7) L’ingérence de certains pays voisins dans les affaires purement internes de la RD Congo ;
8) Manque de patriotisme de certains officiers militaires, policiers, agents de sécurité et autres cadres administratifs qui trahissent le pays ;
9) Non gratification ni reconnaissance voire l’exclusion de plusieurs frères et sœurs Bavira ayant combattu pour le changement du régime dictatorial qui a dirigé le pays pendant plus de 30 ans et se retrouvent aujourd’hui écartés dans la gestion de la chose publique;
10) La présence dans les FARDC des éléments des troupes non Congolais ;
11) La démoralisation et la déconsidération de Maï-Maï dans la distribution de grades
et occupation des fonctions ; citons à titre d’exemple le Colonel NAKABAKA qui
a fortement combattu les agresseurs et obéit aux ordres du Gouvernement ;
12) Le faible encadrement/ réinsertion des démobilisés ;
13) L’occupation par le Burundi de Delta de la rivière Ruzizi appelé KATUMBA ;
14) Le recrutement et l’enrôlement des mineurs dans les bandes et groupes armées ;

B.PISTES DE SOLUTIONS

- Que le gouvernement use de tous ses moyens pour rassembler toutes bandes armées et les désarmer et le contraindre d’aller au brassage et qu’en cas de refus, le Gouvernement puisse appliquer les dispositions et règlements prévus par les lois militaires ;
- Que les militaires et les policiers puissent être payé régulièrement leurs soldes via les banques et les institutions financières agréées par la Banque Centrale du Congo et soient casernés dans des camps ;
- Que le Gouvernement puisse former une armée intégrée, restructurée et nationale ;
- Que toutes les communautés dont leurs membres font partie des bandes armées puissent rapprocher de celles-ci en vue de les conscientiser à être démobilisés et brassés ;
- Qu’un Tribunal Pénal spécial pour la RD Congo soit créé pour réprimer et juger tous les cas des crimes de guerre et contre l’humanité dont le massacre de Makobola, Mulongwe, Ruzozi, Katogota, Kirungu, Kitundu ect… ainsi que les cas de viol des filles et femmes ;
- Exécuter les décisions et les jugements rendus en toute impartialité ;
- Assurer l’indépendance de la magistrature ;
- Recycler et nommer les magistrats et les révoquer les cas échéants conformément à la Loi ;
- Réhabiliter et renforcer la justice civile et militaire ;
- Créer un Etat-major et une unité de commandement à Uvira ;
- Que la procédure d’extradition des personnes poursuivies et/ou condamnées soit mise en application entre les pays voisins ;
- Que le Gouvernement renforce les mesures de sécurité sur tout le littoral du Lac Tanganyika et le long de la plaine de la Ruzizi ;
- Que des mesures soient prises pour une bonne surveillance des frontières et que la DGM renvoi à toute entrée toute personne ne remplissant pas les formalités migratoires ;
- Que les pays voisins respectent la charte des Nations Unies et les principes de l’intangibilité des frontières et la non ingérence dans les affaires internes d’un autre pays ;
- Que le Gouvernement puisse gratifier les combattants Maï-Maï qui ont obéi à son ordre ;
- Que le Gouvernement puisse récupérer et gérer l’étendue de la Delta de Katumba jadis dirigé par le pouvoir coutumier vira et les pays voisins de respecter les limites tracées depuis 1885 par la Conférence de Berlin ;
- Que les enfants soldats soient démobilisés et récupérés de bandes de groupes armées et réinsérés dans leurs familles respectives ;
- Traduire en justice les recruteurs de ces enfants ;

III. PAR RAPPORT AU DEVELOPPEMENT

La paix et la sécurité sont des conditions sine qua none pour qu’il y ait un développement dans tout milieu.
Le Territoire d’Uvira et en particulier la collectivité chefferie des Bavira connaît pas mal des problèmes de développement sur plusieurs plans :

1° SUR LE PLAN INFRASTRUCTURES

A. Infrastructure sanitaire :
Problèmes :
a) A l’Hôpital Général de Référence d’Uvira.
- insuffisance des salles ; 4 enfants sur un même lit
- insuffisance des matériels et équipements et produits pharmaceutiques ;
- insuffisance du personnel qualifié avec comme conséquence la mortalité maternelle très élevée dans la province
- existence de plusieurs maladies
- centres et postes de santé pillés et détruits

Actions-réponses

- Réhabilitation de l’hôpital général de référence moderne avec plus de salles
- d’hospitalisation ;
- Equiper l’hôpital général des matériels modernes (laboratoire, chirurgie, morgue…) et fournir des médicaments essentiels par le Gouvernement dans les structures de santé
- Disposer des médecins spécialistes et du personnel qualifié
- Réhabiliter des postes et centres de santé dans tous les villages
- Ouverture des mutuelles de santé
- Construire un autre hôpital répondant aux conditions d’accueil des malades.
- Renforcer les capacités du personnel de santé
- Mettre en place une politique de lutte contre la malaria, le VIH/SIDA, le mal hydrique, les vers intestinaux, la rougeole…

b) Infrastructures socio éducationnelles.

Problèmes

- Insuffisance des universités et instituts supérieurs publics
- Manque des centres d’apprentissage professionnel des métiers et d’encadrement des jeunes, enfants indigents et femmes vulnérables ou en situation difficile
- Absence des bibliothèques suffisamment équipées
- Manque des centres culturels communautaires
- Faible scolarisation des enfants et surtout les filles à l’âge de scolarité

Actions-réponses

- Construire, agréer et réhabilitation de nouvelles écoles primaires et secondaires
- Construire et agréer de nouvelles universités et de nouveaux instituts supérieurs surtout l’institut supérieur de pêche dont le gouvernement congolais avait agréé et qui n’est pas encore fonctionnel
- Elaborer un programme d’éducation civique et morale
- Construire des centres d’apprentissage professionnel des métiers et d’encadrement des jeunes et enfants indigents
- Construire des bibliothèques et centres d’études
- Créer des centres culturels communautaires
- Gratuité de l’enseignement primaire et secondaire
- Elaborer la politique de l’éducation et encourager l’enseignement des filles


c) Réhabilitation des unités énergétiques

Problèmes

- Manque des unités énergétiques et pourtant la chefferie et le territoire d’Uvira comptent plusieurs rivières
- Pas de courant électrique permanent pouvant faciliter l’économie de la chefferie
- Insuffisance d’eau potable pour couvrir toute la chefferie
Action-réponse

- Construire des microcentrales hydro-électriques sur les rivières Mugaja, Kakumba et Kambekulu
- Application de la pêche artisanale sur le lac Tanganyika
Action-réponse
Renforcement de la pêche artisanale sur le lac Tanganyika par :
- l’opérationnalisation de l’institut supérieur de pêche (pêche moderne)
- le système de crédit de pêche
- Réhabilitation et construction des séchoirs modernes, toilettes dans les plages
- Réhabilitation de l’environnement lacustre
- Adduction d’eau potable dans toute la chefferie
- d) Ressources agricoles

Problèmes

- Application de l’agriculture traditionnelle, la pêche et l’élevage traditionnel
- Manque des crédits d’élevage et agricole
- Destruction de depping tank dans les hauts plateaux de Bijombo
- Manque des centres d’approvisionnement des produits pharmaceutiques vétérinaires
- Manque de marché construit et adaptés aux exigences du moment

Actions-réponses

- Mécaniser l’agriculture par l’attraction bovine et autres techniques modernes
- Créer un système des crédits d’élevage et agricole
- Réhabiliter le dipping tank dans les hauts plateaux de Bijombo
- « Disponibiliser » les centres d’approvisionnement des produits pharmaceutiques vétérinaires
- Construire le marché central moderne

e) Gestion de l’environnement

Problèmes
- Manque de programme de reboisement des collines surplombant la chefferie des Bavira
- Destruction de l’écosystème du lac Tanganyika
- Manque de programme d’assainissement
- Destruction de l’environnement
- Inondations des rivières et les érosions

Actions-réponses

- Elaborer des programmes de reboisement des collines surplombant la Chefferie des Bavira
- Réhabilitation de l’écosystème sur le lac Tanganyika
- Elaborer des programmes d’assainissement par la construction des latrines publiques, la réhabilitation du service de la voirie
- Protéger l’environnement
- Lutter contre les érosions et canaliser les rivières


f) Urbanisation

Problème
Les constructions anarchiques et érosions

Action-réponse
- Respecter strictement le plan urbanistique
- Canaliser et construire les ravins de Kabindula, des cimetières, de Kibondwe…
- Recycler les agents des services du cadastre, des titres fonciers et urbanisme et habitat
- Créer des dépotoirs publics
- Bien gérer les sachets et les immondices pour lutter l’insalubrité

g) Infrastructures sportives

Problèmes

Manque des terrains, stades et lieux des loisirs
Action-réponses
- Construire des terrains sportifs et des stades omnisports
- Créer des lieux des loisirs

h) Infrastructures économiques
Problèmes
- Destruction des infrastructures et enclavement de la chefferie
Actions-réponses
- Réhabilitation des infrastructures, aménagement et désenclavement de la Chefferie par la réhabilitation et la création des routes :
- Renforcer la Coopérative d’Epargne et de Crédit de Kalundu et autres institutions financières du milieu
Routes nationales
v Route nationale 5 Uvira- Bukavu via ngomo
v Route nationale 5 Uvira – Kalemie (Katanga)
v Route nationale Uvira – Fizi – Kabambare (Maniema)

Routes de dessertes agricoles
Kabindula- Rugongo- Kitundu- Kasenga- Katobo
Kabindula- Rugongo- Munanira- Kirungu- Kajoka-Bijombo
Kalundu-Rugembe- Bumba-Kataka- Muheta-Kitu- Gomba-Kigongo
Kigongo-Gomba- Kitu-Kifuta- Kitala-Mvumi- Kataka-Kirungu- Munanira

- Réhabilitation des unités de production
Actions-réponses
- Réhabiliter les unités de production :
v La Cotonnière du lac (ESTAGRICO)
v Le port de Kalundu et la SNCC Kalundu
- Appuyer matériellement, financièrement et techniquement les institutions financières existants et agréés par la Banque Centrale notamment les différentes coopératives d’épargne et de crédit ;
- Implanter des banques et doter la FEC de la chefferie d’un fonds de crédit d’importation ;
- Créer des bureaux d’échanges agréés ;
- Construire des maisons de fonds d’avance à Makobola I, Kitu, Kabimba, Muheta, Rugongo… villages détruits par les guerres
- Octroyer des crédits d’habitat
- développer le système de communication ; l’Internet, radio, télévision, téléphone…pour réduire les rumeurs.

IV. PAR RAPPORT AUX QUESTIONS HUMANITAIRES ET SOCIALES
Problèmes
- Manque d’assistance aux sinistrés
- Manque d’assistance et de programme de réinsertion aux retournés et rapatriés dans la société
- Non accès à l’éducation et à la formation professionnelle des enfants et personnes adultes en situation d’handicap
- Discrimination des personnes en situation d’handicap dans le marché d’emploi
- Manque de politique d’insertion et d’intégration sociale des personnes handicapées
- Prise en charge des personnes vivant avec le VIH.SIDA
- Manque de programme de prise en charge des femmes et des enfants sur ceux de la rue

Actions-réponses
- « Disponibiliser » au sein de l’Antenne humanitaire d’Uvira un fonds d’assistance aux sinistrés et aux femmes violées.
- Identifier les rapatriés et élaborer un programme d’assistance des retournés internes et des rapatriés
- Garantir la gratuité de l’instruction et la formation professionnelle à tous les niveaux aux personnes vivant avec handicap
- Assurer la politique de plein emploi et d’emploi décent à tous et aux personnes handicapées
- Mettre sur pied un programme d’insertion et d’intégration sociale des personnes handicapées d’autres vulnérables.
- Elaborer un programme de prise en charge des PVV
- Elaborer un programme de prise en charge des femmes et enfants

V.LES ACTEURS IMPLIQUES POUR LE MAINTIEN DE LA
PAIX, LA SECURITE ET LE DEVELOPPEMENT ;

Toute personne physique ou morale éprise de paix est appelée à apporter sa contribution face aux défis ci hauts énoncés;
Nous citons notamment les différents acteurs :
- La communauté internationale dont la MONUC, le PNUD, BANQUE MONDIALE, FMI ;
- Les communautés régionales et sous régionales : SADC, UA, UE, …
- Les Gouvernements national et provincial, les Assemblées nationale et provinciale, le Pouvoir judiciaire, chacun en ce qui le concerne ;
- La Société civile ;
- Les ONG locales et internationales ;
- Les communautés vivant dans cette entité ;

Ainsi, la paix sera garantie, la sécurité assurée et le développement non seulement dans toute l’étendue de la Province, du territoire d’Uvira en général et dans la Collectivité Chefferie des Bavira en particulier.

CONCLUSION

Ce document, présenté sur toutes les rubriques en termes de « Cahier des Charges » de la communauté Bavira résidant dans leur Collectivité Chefferie interpelle la conscience de tout un chacun vivant ou souhaiterait vivre dans cette chefferie à rejeter la hache de guerre qui n’avance à rien dans le développement de tout être humain à par la dispersion de la population avec toutes les conséquences fâcheuses que nous présumons avoir surpassé dans cette conférence vivant la paix, la sécurité et la reconstruction de notre avenir sur le plan provincial en particulier et sur la plan national en général.

Néanmoins, nous sommes convaincus que les problèmes qui nous opposent à nos frères et sœurs de la communauté tutsie sont instrumentalisé s par les leaders malveillants et assoiffés de pouvoir et qui ne cessent d’attiser le feu par des discours divisionnistes afin d’un positionnement politique en sacrifiants ainsi leurs fils et filles à la base ; et pourtant nous cohabitons paisiblement

Nous présumons que les assises de Goma de 06 au 21 janvier courant éveilleront les préoccupations de tous les fils et toutes les filles de ce notre province en général, et ceux de la Collectivité Chefferie des Bavira en particulier afin de privilégier la paix, la sécurité et le développement de nos entités décentralisées pour aboutir à une vraie reconstruction de notre grand pays en appelant l’esprit patriotique de tout fils de ce pays.

Bref, tout le monde a tué tout le monde ;
Et comme les uns et les autres disent et soutiennent que les discriminations et les victimisations ont commencé autour des années 1990 ; alors, jetons la hache de la guerre et revenons d’avant 1990 où tout le monde vivait et cohabité avec tout le monde sans intension démesurée et ce dans le strict respect des lois du pays car aucune communauté n’est au-dessus de la loi.

Enfin, nous sommes sûrs et certains, répétons-le, que les résultats de présentes assises ne peuvent aboutir que si les membres de communautés du Nord et Sud-Kivu d’une part se parlent sincèrement sans agenda caché et les institutions de la République, toutes, d’autre part ; et sans oublier la communauté internationale et les pays voisins sont déterminés à accompagner les recommandations de cette Conférence pour amener une PAIX effective.

Fait à Uvira le 05 janvier 2008 et déclaré à Goma, le 13 janvier 2008

Pour la Communauté des Bavira, les délégués à la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans les Provinces du Nord et Sud Kivu.

2 commentaires:

MJPC BLOG a dit…

A web site calling for the U.N. peacekeeping mission in the Congo (known by its French acronym MONUC) to immediately arrest Laurent Nkunda to face justice for war crimes and crimes against humanity, has been launched according to project coordinator, Amede Kyubwa. The web site, http://www.arrestNKUNDAnow.org , provides information about war crimes and crimes against humanity committed by troups under Nkunda 's command since 2002 . The website is also launching a petition calling on concerned people around the world to demand that MONUC immediately arrest Nkunda for war crimes and crimes against humanity. The U.N.'s biggest peacekeeping mission will soon be over 20,000 in Congo "must ensure that those responsible for serious violations of human rights and international humanitarian laws are brought to justice" said Mr. Kyubwa. Nkunda is accused of multiple war crimes and crimes against humanity of which most cases are well documented by various human right organzations including Amnesty International and Human Rights Watch. In September 2005, the Congolese government issued an arrest warrant for Nkunda, accusing him of numerous war crimes and crimes against human rights. Human Rights Watch, for example, which has been calling for his arrest for war crimes and crimes against humanity since February 2006 has documented summary executions, torture and rape committed by soldiers under the command of Nkunda in Bukavu in 2004 and in Kisangani in 2002. Also armed groups loyal to warlord Nkunda have been repeatedly accused of using rape as a weapon of war and the recruitment of child soldiers, some as young as 12 after the abduction from their homes. According to Mr. Kyubwa, NKunda continues to be involved in the committing of crimes in DRC, and in particular in the province of North Kivu, where again groups armed acting under his command are reportedly responsible for killing civilian systematically in the town of Kiwanja. The continuing horrific killing of civilians testifies that Human Rights Watch was absolutely reasonable in its warning then in 2006 and it’s today. “So long as Nkunda is at large, the civilian population remains at grave risk" The website http://www.arrestNKUNDAnow.org encourages concerned people around the world to sign a petition to demand that MONUC immediately arrest Nkunda for war crimes and crimes against humanity. For more information please call the project coordinator in the United States , Amede Kyubwa at (916) 753 5717 or email: arrestkundanow@hotmail.com
Posted by The U.N. (MONUC) must arrest NKUNDA now

KANYEBA a dit…

J'aimer ais que tout commentaire ou un texte relatant un problème soit écrit ou traduit en français.
Certes, dans un pays voisin bien que la population était habituée à l'usage de la langue française qui était aussi la langue officielle du pays mais cela a changé avec le pouvoir actuel qui a exigé que la langue anglaise soit utilisée officiellement à la place de la langue française. D'ailleurs les actuelles autorités de ce pays ne s'expriment qu'en anglais !!! Cela s'expliquerait du fait qu'elles ont passé plusieurs années en exil dans les pays ou l'anglais est la langue officielle. On remarquerait aussi qu'à MINEMBWE, la population a aussi tendance à s'exprimer soit en kinyarwanda ou en anglais et non pas en langues autochtones ou congolaises donc, la situation qui se passe dans cette partie du Congo doit être gérée par des autorités politiques du pays avec beaucoup de fermeté et d'intelligence du fait qu'il y a eu certainement négligence et délibérée de la part des anciennes autorités administratives tant au niveau local ou national des tous ces problèmes !!!